En dépit de la candidature avortée de Calgary pour les Jeux d’hiver de 2026 – conséquence d’un référendum aux résultats défavorables – et malgré les échecs passés, le Canada pourrait bien retenter l’aventure dans les années à venir.
Si cette idée est une pure hypothèse à l’heure actuelle, David Shoemaker en a en tout cas évoqué la perspective, ce mardi 19 novembre 2019.
Installé depuis le mois de janvier aux postes de Chef de la Direction et de Secrétaire Général du Comité Olympique du Canada (COC), ce dernier a ainsi profité d’une invitation au déjeuner du Conseil des Relations Internationales de Montréal (CORIM) pour aborder ce sujet complexe.
Durant une vingtaine de minutes, face à un auditoire notamment composé de Richard Pound, membre du Comité International Olympique (CIO) et ancien Président de l’Agenda Mondiale Antidopage (AMA), et de Walter Sieber, qui fut Directeur Général des Sports du Comité d’Organisation des Jeux de Montréal 1976, David Shoemaker a d’abord déroulé l’ordre de ses priorités au sein du COC.
Outre la quête de nouveaux partenaires financiers, celui qui a occupé plusieurs postes à responsabilité en Chine – Chef de Direction de la NBA locale entre autres fonctions – a ensuite clairement fait mention de la possibilité pour le Canada de déposer un projet pour les Jeux, sans préciser toutefois l’échéance ou l’événement souhaité (été ou hiver).
Mais si une candidature canadienne venait à émerger dans les années qui viennent – au plus tôt pour 2030 et les Jeux d’hiver ou 2032 et les Jeux d’été – des leçons devraient indéniablement être tirées en amont et ce, au regard des efforts déployés pour 2026 :
Il est très important que le Canada ne perde pas le goût d’accueillir le monde à des Jeux Olympiques ici.
[…] C’est entièrement possible que les Jeux puissent revenir à Montréal. Je pense que Montréal peut accueillir le monde de façon spectaculaire.
[…] Les Jeux Olympiques peuvent transformer une ville avec les institutions et les infrastructures sportives partout. Et aussi avec les choses qui sont très importantes pour les citoyens comme le logement abordable, les systèmes de transport public et les autres éléments qui sont connectés avec les Jeux Olympiques dans une ville.
Compte-tenu des nouvelles normes olympiques et du souvenir – parfois tourmenté des Jeux de Montréal 1976 – l’idée d’une candidature canadienne pourrait in fine se développer autour de plusieurs pôles métropolitains et ce, afin de limiter au maximum les coûts d’aménagement.
Dès lors, une alliance de Montréal avec une autre cité canadienne – comme Vancouver, hôte des Jeux d’hiver en 2010 – serait une piste à envisager, comme le suggère d’ailleurs un éditorialiste canadien en réponse à l’ambition de David Shoemaker.
Au-delà de la question logistique, la mise en œuvre d’un projet olympique – qui devrait au préalable recueillir l’appui politique et institutionnel – devrait néanmoins tenir compte d’un autre élément et non des moindres.
En effet, en choisissant dès la fin de l’année 2018 la ville de Salt Lake City (Utah) comme candidate à une prochaine échéance des Jeux d’hiver, le Comité Olympique des États-Unis (USOPC) a d’ores et déjà mis la pression sur de possibles concurrents, à commencer par le voisin canadien.
Bien qu’aucune date n’ait été fixée par les autorités sportives américaines à ce stade, nul doute qu’un projet de la Ville Hôte des Jeux de 2002 apparaîtrait comme redoutable pour les autres postulants et peut-être même, comme une évidence pour le CIO, désireux de retrouver une dynamique vertueuse avec des candidatures solides et pleinement opérationnelles.
Dans le cas de Salt Lake City, l’expérience de 2002 joue en faveur de la cité de l’Utah, avec l’importance des équipements sportifs hérités de cette période et encore aujourd’hui utilisés par les sportifs américains, les Fédérations Internationales dans le cadre d’événements majeurs, et le grand public tout au long de l’année.
La rénovation envisagée d’infrastructures, comme le Rice-Eccles Stadium, ou l’aménagement de nouveaux équipements dans la région de Salt Lake City sont également des arguments majeurs en vue d’une probable candidature américaine.